Base navale de Boulogne

Avec la conquête de la Hollande, de la Belgique et de la France à l'été 1940, les Allemands ont eu une occasion en or de rapprocher leurs bases navales de la Grande-Bretagne.

Des bases pour leurs engins d'attaque rapides (torpilleurs Schnellboot, E-boat en anglais, E pour ennemi) furent établies dans les ports de Cherbourg, Boulogne, Ostende, IJmuiden, Le Havre, Dunkerque, Den Helder, L'Aber Wrac'h, Lézardrieux et Rotterdam. Mais avec ces nouveaux emplacements, les bases se trouvaient davantage exposées aux raids aériens de la Royal Air Force et il fut rapidement décidé de construire des bunkers pour les différentes installations. À l'été 1941, les premiers bunkers étaient prêts à Ostende et Boulogne et peu après à IJmuiden, Cherbourg, Le Havre et Rotterdam.

Le bunker de Boulogne fut conçu avec un espace pour recevoir 12 S-boot et, derrière ce bunker, il y avait un bunker à munitions pour le stockage des torpilles. Ce bunker à torpilles avait des rampes d'accès à la voie ferrée par les deux côtés et une petite piste le reliait au bunker principal. Les toitures avaient une épaisseur de 2 mètres ce qui, au début de la guerre, était suffisant pour protéger les bateaux contre la plupart des bombes britanniques. Cependant, à mesure de l’avancée de la guerre, les bombes devenaient plus grosses et plus efficaces. Le 8 juin 1944, la Royal Air Force largua pour la première fois sa bombe "Tallboy" (12 000 lb, 5 500 kg) et une semaine plus tard, ce fut au tour du bunker de Boulogne de recevoir ce type de bombe. Près de 300 bombardiers ont participé à cette attaque et 10 bombes Tallboys furent larguées.

Cette attaque rendit le port inutilisable et les Allemands déplacèrent rapidement les bateaux non endommagés à la base d'IJmuiden.

A Boulogne, de nos jours, seul subsiste le bunker des torpilleurs où il est encore possible d’y voir, sur ses côtés, des traces du bombardement.