Base de lancement de missiles V1 Wallon-Cappel

En 1943, dans la forêt située au Sud-Ouest de Wallon-Cappel, les Allemands construisirent une base de lancement pour leurs avions sans pilote V-1, une base parmi une myriade de bases similaires le long des côtes françaises du Nord. Les machines étaient livrées par voie ferrée depuis les sites de production en Allemagne puis assemblées, et mis à feu le long d’une rampe de lancement en béton dirigée vers Londres.

Les V1 ne pouvaient être controlés en vol c’est pourquoi la rampe était directement pointée vers Londres. En Angleterre elles étaient surnommées «doodlebugs» et «buzz-bombs» (bombe crécelle ou sonnette) en raison du son très caractéristique de leur pulso réacteur. Leur nom de code officiel chez les alliés était «diver» (plongeant).

La distance entre la rampe et Londres est aussi d’une grande importance car le V1 touchait le sol en tombant à court de carburant. Le système était simple mais peu précis et bon nombre de fusées tombèrent avant d’atteindre leur cible, (surtout Londres mais aussi les ports de départ du débarquement en Normandie, Portsmouth et Southampton). L’Intelligence service anglais jouait un rôle dans l’affaire, en rapportant aux Allemands via des agents doubles que les fusées dépassaient leurs cibles. Les Allemands réagirent en réduisant la portée de leurs tirs, ce qui provoqua la chute des V1 avant qu’ils n’arrivent sur Londres-pour le bien des Londoniens mais au détriment du Kent ou les fusées tombèrent!

Leur conception simple et la taille réduite des bases étaient des choix intentionnels de la part des Allemands. Les bases étaient rapides à installer, généralement dans des régions boisées et étaient peu gourmandes en ressources. Quand elles furent initialement détectées par les aviateurs alliés elles furent baptisées «pistes de ski» en raison de l’extrémité incurvée de leurs batiments. Par la suite elles furent appelées sites «no ball».

Les Alliés montèrent des offensives massives sur ces sites dans le but de contrer la menace terrible que représentaient les V1 et tous les sites «no ball» connus furent massivement bombardés. Les Allemands utilisèrent alors des sites mobiles de lancement et laissèrent les bases telles que celle-ci pour leurrer les Alliés et y attirer leurs forces aériennes. La menace que faisaient peser ces sites de V1 du nord de la France ne prit fin que lorsque les troupes anglaises et canadiennes occupèrent la région vers la fin 1944.